Somatiser, ça veut dire quoi ?

La somatisation est l’une des manifestations du lien entre physique et mental. Anciennement appelé “trouble somatoforme”, la somatisation est l’expression de troubles psychologiques par le biais du corps : migraines, maux de ventre, difficultés à respirer, eczéma ... le corps envoie des signaux pour nous faire comprendre que quelque chose ne va pas, quand il est trop difficile pour l’esprit de le conscientiser.

Comment se manifeste la somatisation ? Les symptômes et signes alarmants

Bien que d’origine psychologique, les signaux d’alerte de la somatisation sont bien physiques. Ils peuvent se manifester sous de nombreuses formes :

• Douleurs articulaire, musculaires, douleurs dans la poitrine

• Maux de têtes récurrents

• Maux de ventre, troubles digestifs

• Troubles de la vue

• Difficultés respiratoires

• Problèmes dermatologiques : eczema, boutons, démangeaisons etc.

• Douleurs de règles anormales ...

Comme on aime à le rappeler, l’être humain est complexe. Il n’existe pas de règle commune à tous quand on parle de somatisation : chaque personne est différente, avec ses sensibilités, ses forces, son héritage, ses antécédents, qui mèneront à des symptômes spécifiques.

Généralement, la somatisation se reconnaît grâce à quelques caractéristiques :

• les douleurs sont ressenties sur une longue période de temps (quelques semaines, quelques mois)

• les examens médicaux ne révèlent aucune pathologie physique

• les symptômes vous causent du soucis, du stress, de l’anxiété, vous y pensez souvent et ils pèsent sur votre énergie et votre moral

• ces douleurs peuvent même affecter votre quotidien et vos relations sociales selon votre ressenti (des douleurs plus ou moins handicapantes)
  

Certains souffriront de crises d’eczema lors de situations stressantes ou faisant inconsciemment echo à un trauma ; d’autres seront sujets aux maux de dos de manière chronique sans cause médicale évidente.

On vous rassure : il n’est pas facile de reconnaître lorsque l’on somatise. Si ces maux en viennent à exister sous forme physique, c’est pour une raison ! Votre corps vous indique qu’il est temps de vous écouter et de prendre soin de vous. Alors on essaye de ralentir et d’accueillir ces messages avec bienveillance !

Attention toutefois à ne pas confondre somatisation et hypocondrie, qui elle repose sur la crainte d’être atteint d’une maladie grave, où chaque symptôme se transforme en peur panique de ce qu’il peut révéler. On parle aussi “d’anxiété liée à la santé”, qui amène à sur-interpréter des sensations physiques, à rester à l’affût constant de nouveaux symptômes pouvant cacher une maladie bien plus conséquente malgré les examens médicaux négatifs.

Pourquoi est-ce qu’on somatise ?

La somatisation, c’est une manière pour l’organisme de se protéger d’une trop grande détresse psychologique causée par des évènements dans notre vie :

• évènement psychotraumatique (ou choc post-traumatique) : accident de la route, agression ...

• changement important : divorce, déménagement, retraite, reconversion ...

• choc émotionnel ou stress

• antécédents de maladies graves ou douleurs chroniques dans la famille

• antécédents traumatiques dans l’enfance

Mais alors pourquoi certaines personnes somatisent et d’autres non ?

Bien que ce ne soit pas une science exacte, certains profils semblent plus touchés par ce mécanisme. C’est le cas de personnes souffrant de dépression, troubles anxieux ou affectifs, qui peuvent adopter ce moyen de protection et se fermer à la verbalisation de leurs émotions.

Il est aussi important de se pencher sur son entourage : en ayant grandi dans un foyer où les émotions ne sont pas souvent exprimées, ou avec des membres de la famille eux-mêmes ayant tendance à somatiser, vous serez plus enclin à entrer dans ce conditionnement.

Enfin, trop souvent, ces symptômes échappent à notre vigilance. C’est notamment le cas si vous êtes sensible (voire hypersensible) : les signaux d’une somatisation sont plutôt interprétés comme petits maux passagers, “normaux” dans le flot d’émotions qui vous traversent chaque jour, parfois même de source extérieure arrivant dans vos radars du fait d’une grande empathie. Mais ce n’est pas toujours le cas ! Savoir discerner sensibilité et somatisation demande de la patience, de la bienveillance et d’être honnête avec soi-même, mais cet exercice vous sera d’une grande aide tout au long de votre vie. Croyez-moi, ça vaut le coup !

Quelles solutions ?

La première étape vers la guérison est déjà de se rendre compte du problème. En reconnaissant l’existence des symptômes, vous commencez à conscientiser ce qui était jusqu’ici enterré. Il sera donc possible (pour certain.e.s) de verbaliser ce qui vous pèse et de vous libérer des symptômes physiques qui n’auront plus de raison d’exister.

Cependant, bien que les maux s’allègent, la souffrance psychologique n’est pas apaisée pour autant. Ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! Il est temps d’adresser ce qui vous

tracasse réellement. Plusieurs voies s’offrent à vous. Le choix de celle à emprunter vous est propre, et parfois il vous faudra essayer plusieurs méthodes avant de trouver celle qui vous convient. Ayez confiance en vous, faites preuve de patience et de bienveillance dans ce chemin vers l’apaisement.

Que vous choisissiez la psychothérapie, la sophrologie, l’EFT, l’EMDR, la kinésiologie, l’hypnose, entourez-vous de professionnels qualifiés et en qui vous avez confiance pour délier les noeuds en toute sécurité.